L'exposition : "Deux siècles d'or de musique à Venise : les 17ème et 18ème siècles"
Toujours la même fièvre que celle de l'accrochage d'une exposition... et encore plus lorsqu'il s'agit d'un sujet qui vous tient particulièrement à cœur !
Par tant d'émotions tellement contrastée ne suis-je pas passé durent ces derniers six mois où je me suis lancé dans la réalisation de cette exposition consacrée au deux siècles d'or de la musique vénitienne, les 17ème et 18ème siècles ! L'enthousiasme de ces deux mois de préparation de ce voyage vénitien qui devait être définitif et me permettre de réaliser les photos dont je me promettais tant et tant d'originalité. Pourtant, aurait dû me mettre la puce à l'oreille le simple fait que nombre de palais et autres institutions telles que musées n'aient pas répondu à mes mails, demandes d'informations très précises.
Et que de déceptions lors de ce dernier voyage vénitien ! Non par cette ville qui reste toujours aussi fascinante (il y a très longtemps que j'ai refusé d'essayer d'en découvrir les raisons, car même si elles existent objectivement et d'une façon toute rationnelle, elles s'effacent devant les autres indéfinissables qui sont du seul domaine de l'affectif et du plus total irrationnel !
Déçu, et le mot est encore faible, devant ces marchands du temple que sont devenues les autorités ecclésiastiques de Venise ; j'ai vainement cherché à cette interdiction totale de photographier quoi que ce soit à l'intérieur des églises vénitiennes, une toute autre raison que commerciale : cette sacro-sainte crainte, règle absolue du plus pur libéralisme pour qui il est insupportable que le moindre objet ne puisse rapporter d'argent ! Et me voilà donc privé de photographier, nombre d'orgues, tableaux et autres monuments funéraires que je me félicitais d'incorporer dans mon exposition … comme aussi celles que je me promettais de réaliser de quelques-uns de ces plus hiératiques palais, et dont pour la même raison j'ai été privé.
Résultat ma moisson photographique s'est révélée bien maigre, et j'ai dû me résoudre à renouveler mon stock de photos extérieures... tout en ayant quand même réussi à prendre aussi quelques photos intérieures au prix de négociations dignes de celles des souks méditerranéens !
Heureusement, mon fonds est suffisamment riche pour que je puisse réaliser une exposition d'une soixantaine de photos, 30x40, et la fièvre « créatrice » a retrouvé ses droits : « créatrice » est un bien grand mot, car les photos retenues indiquent d'elles-mêmes les grandes lignes ; quant aux textes ils sont d'autant plus faciles à écrire qu'ils sont déjà en germes dans ceux écrits pour le diaporama. L'exposition aura donc huit chapitres bien précis : Le Palais des doges,
la Basilique Saint Marc, L'église dei Frari, quelques autres églises (la Pietà, San Vidale, San Rocco, Il giglio, San Giovanni in Bragora …), quelques autres palais (de Ca' Rezzonico à Palais Loredan, en passant par le Cavalli-Franchetti ou le Palais Dandolo),
une mention à quelques théâtres, dont l'incontournable Fenice qui a succédé au théâtre San Benedetto, une avant-dernière section consacrée à ces deux églises (San Maurizio et San Giacomo in Rialto) transformée en musées d'instruments anciens aussi rares que précieux.
Ces sept chapitres étant traités toujours en liaison avec des musiciens ou des œuvres ayant un rapport étroite avec la musique, la part belle étant faite à des compositeurs, comme Giovanni Gabrieli, Claudio Monteverdi, Francesco Cavalli, Francesco Legrenzi, Benedetto Marcello, Antonio Vivaldi ou encore Baldassare Galuppi.
Quant à la dernière section, elle coulait de source : le lien existe toujours entre la Venise et la musique à ses siècles d'or, et la musique de la Venise d'aujourd'hui : ce lien, ce sont tous ces musiciens, professionnels ou non, qui en sont les passeurs. Et même en dehors du carnaval, on en retrouve de ces enamourés qui arpentent avec leurs instruments les ruelles et campielli de Venise !
Et ce 2 juillet, atmosphère exaltante de l'accrochage de la soixantaine de photos constituant l'exposition : c'est encore ce plaisir d'organiser les clichés en fonction non seulement des thèmes différents évoqués, mais aussi en fonction de couleurs, des lignes géométriques.
Le plaisir flirtera avec cette espèce de sentiment d'orgueil d'avoir réalisé quelque chose de bien, lorsque arriveront les premiers visiteurs ...