Un concert au Mont-Dol
Comment ne pas souligner le rôle caché, et pourtant si important, de nombre d’associations qui oeuvrent tant et tant pour l’art et la musique en particulier ?
Et parmi elles comment ne pas remercier DPI (Dol Pays d’Initiatives) pour cette action qu’elle mène en profondeur depuis de nombreuses années dans le pays de Dol en faveur de la musique en proposant à de petits villages des concerts d’une rare qualité.
Et parmi eux, dimanche dernier, le Mont-Dol ! vous savez cette butte qui trône au milieu du marais de Dol (en Bretagne !) et du sommet de laquelle vous pouvez admirer tout un vaste panorama englobant toute la baie du Mont-St-Michel.
Dans cette petite commune, une église romane d’une étonnante beauté avec de vieilles fresques et qui possède une acoustique digne des meilleures salles de concert
C’est donc dans ce cadre que dimanche dernier DPI a accueilli un duo composé de Delphine Leroy (traverso baroque) et Lujza Markova (clavecin). Quel concert ! et avec quel programme ! Un enchantement de la première à la dernière note : deux compositeurs, deux très grands parmi les plus grands, Georg Philipp Telemann, et Johann Sebastian Bach !
Du premier deux concerts pour traverso et clavecin obligé et quatre fantaisies pour instruments soli (pour cette interprétation, la flûtiste s’est déplacée au milieu de l’église, conférant au dialogue entre les deux instruments une saisissante dynamique due à cette distance qui les séparait).
Du second, une sonate pour traverso et clavecin.
Une chose est de jouer les notes et seulement les notes, ce que savent faire très bien tous les grands élèves de conservatoire et souvent (hélas !) de nombreux interprètes, et une autre chose est de faire de la musique, c’est-à-dire savoir tirer de ce qui est écrit noir sur blanc ce qui fait précisément le fondement de ce qui est écrit, et que les très rares indications des compositeurs ne suffisent pas à mettre en lumière. Il ne suffit pas non plus de savoir mettre en relief les réponses entre chaque instrument, d’appuyer sur tel ou tel phrasé, d’accorder aussi sa propre respiration à la respiration même du texte musical … non tout cela, qui a été pourtant respecté avec la plus totale maîtrise, ne permet pas d’expliquer aussi le tour de force opéré par ces deux interprètes : réussir à trouver et à indiquer aux auditeurs ces intentions cachées et qui pourtant apparaissent évidentes … à la condition qu’on nous les montre.
Elles ont donc réussi à nous faire pénétrer dans l’esprit de ces deux compositeurs, et il n’y a pas de mots pour décrire ce climat dans lequel elles nous ont plongés tout le temps (et encore bien après) ce concert. Ce fut un tel régal !
Alors où que vous soyez, si un jour vous vous trouvez dans un lieu où l’on vous signale la présence de ces deux très grandes artistes, alors n’hésitez pas un instant, sacrifiez tout ce que vous avez à faire et courrez les entendre … il y a des moments uniques qu’il ne faut absolument pas rater lorsqu’ils se présentent.
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