C’est beau, c’est grandiose, c’est terrifiant,
On frise l’insupportable, le délire !
C’est irrésistible et tellement fascinant !
Je crois bien que c’est la première fois que je voyais une telle tempête à Saint-Malo.
Le vent était si fort qu’il fallait s’arcbouter pour se maintenir debout, et quand la vague se cassait projetant un véritable feu d’artifice d’écume, à peine le dos de lui offrir un dos bien protégé par une veste de quart.
Et quelle vision !
Quand la réflexion peut s’opérer avec la poésie, il y a alors une alliance indicible, quelque chose qui oscille constamment entre le rationnel et le mystique …
Et dire qu’il faut qu’il y ait des humains assez stupides pour ne pas respecter la titanesque colère de la nature !
Quel est le capitaine assez stupide et imbécile pour avoir pris la décision d’appareiller avec une telle tempête, et de risquer d’aller s’échouer sur la côte ? Il s’en est trouvé un ! et voilà une côte, une nouvelle fois meurtrie, des hommes inquiets pour le fruit de leur travail (des ostréiculteurs à tous ceux qui vivent du tourisme !), et toute cette vie animale aux abois, impuissante à combattre ce mal affreux, ce pétrole qui se répand inexorablement…
Et dire que la réglementation européenne n’est même pas capable d’agir avec le minimum de bon sens, et de faire comme si l’Amoco Cadix ou l’Erika n’avaient jamais existé ! Une tour de contrôle a tout pouvoir pour interdire tout décollage d’avion de ligne, si elle estime qu’il y a danger ; mais aucun capitaine de port ni de préfecture maritime n’a la moindre autorité sur le premier capitaine de bateau … c’est que, nous allions l’oublier, une journée d’immobilisation dans un port, cela coûte cher, et qu’il ne faut surtout pas que ces messieurs les armateurs puissent avoir des frais supplémentaires ! Alors tant pis si l’on risque l’accident, et la pollution, après tout, n’est-ce pas, les assurances paieront.
C’est ce qu’a décidé une bonne fois pour toutes la Commission Européenne : mieux vaut satisfaire les intérêts des armateurs que de protéger les populations locales et la nature. C’est vraiment à vous écoeurer définitivement de l’Europe.
De cette Europe, je n’en veux pas, qui sacrifie à de vils profits la vie elle-même ! Où est donc cette généreuse idée qui unissait tous les artistes de la Renaissance (et aussi un peu avant et encore un peu après !) où peu importait là où l’on habitait, car il y avait toujours un lieu en Europe où rencontrer des beaux esprits, enrichir son esprit et surtout ensuite en faire profiter par de merveilleuses créations toute l’Europe … (et pas seulement ! n’a-t-on pas vu l’influence de la musique baroque en Amérique latine dès le 17è siècle ?).
Est-il possible que nos responsables soient assez fous et inconscients pour avoir oublié cette leçon historique … et si on transposait le fameux « science sans conscience n’est que ruine de l’âme» (d’un certain François Rabelais) en « politique sans conscience n’est que perte de l’humanité », ne serait-ce pas déjà un premier pas pour nous débarrasser de ces vains et beaux-parleurs (pour certains si peu !) politiciens qui nous gouvernent ?
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