Gwenaëlle Aubry : Partages
Destin croisé de deux jeunes filles dont les communautés s’opposent : Sarah, la juive d’origine polonaise et qui a vécu aux Etats-Unis et qui en est partie pour s’installer en Israël, et Leila, la palestinienne qui vit dans un camp de réfugiés, un de ceux dont les révoltes ont ébranlé le monde.
Au début, j’ai franchement détesté : impossible de se mettre dans cette dualité fictionnelle, et pourtant tout à fait possible et probable même. Le style ? Sans nul doute où les phrases se cherchent dans une très difficile unité ; et elles m’agacent lorsque, par une fantaisie de leur auteur, elles se mettent à dépasser la dizaine de lignes. Le fond ? Je me fatigue très vite de cette mauvaise conscience qu’on trimbale derrière nous et à notre corps défendant : celle de n’avoir pas su s’opposer aux pogroms et autres exterminations des juifs, et en même temps celle d’avoir laissé les Palestiniens dépossédés de cette terre ancestrales au profit des Juifs. A dire vrai, elle m’énerve cette contradiction sentimentale dans laquelle certains veulent à tout prix nous enfermer. Elle m’énerve d’autant plus lorsqu’elle n’est qu’émotive, à fleur de peau, sans pousser un peu plus l’analyse historique et politique.
Et c’est pour cela que les premières pages de ce roman m’ont profondément irrité.
Tout autre aurait abandonné à son triste sort ce roman. Mais je n’aime pas m’avouer vaincu, et un livre entre mes mains, c’est comme un plat : tant que je n’ai pas avalé la dernière bouchée, je ne peux en juger ; il me semble que même dans le plus mauvais, il doit y avoir dans les derniers morceaux une saveur qui viendrait annihiler la mauvaise impression de tout le reste.
Donc j’ai poursuivi ma lecture … en oubliant que l’auteure de ce roman, philosophe, devait avoir aussi l’habitude de la réflexion, ce que les pages suivantes ont confirmé pour mon plus grand bonheur : car derrière le passé et surtout le présent de ses deux héroïnes, il y a toute une série d’interrogations et d’affirmations politiques qui viennent asseoir les réactions purement affectives des deux jeunes filles (comme du lecteur, du reste).
S’il est bon et sain de rappeler les souffrances du peuple juif, décrété maudit par l’intransigeance de ces catholiques qui n’ont vu en lui que l’assassin du Christ ; et s’il est légitime de rappeler (et de ne jamais l’oublier) qu’une telle condamnation « morale » a amené ces insoutenables atrocités et inqualifiables crimes contre l’humanité, il est aussi bon de rappeler que, pour se racheter, la conscience du monde moderne a commis une violence aussi grande contre les Palestiniens, et que l’Angleterre comme la France y sont pour une grande partie responsables.
S’il est bon et sain (j’aime ces répétitions !) pour une auteure de se plonger dans l’affect de ses héroïnes, leur réaction tempérée par leur propre réflexion, non seulement sur leur propre situation, mais aussi sur celle de leurs « ennemis », devient alors un facteur dynamique du roman.
Du coup ce roman, dont on comprend bien mieux le titre, passionne : on se prend à aimer ces deux jeunes filles, leur univers, on sort de nos schémas traditionnels, ceux où le bon et le mauvais sont réciproques selon que l’on appartienne à tel ou tel camp, et on se prend à rêver … mais quoi au juste ?
Arrive la dernière partie, et une gageure qui intellectuellement résumerait parfaitement cette notion de « partages » : les deux jeunes filles courant chacune à la rencontre de ce destin qu’elles vont partager. Gageure intellectuelle, car impossible à concrétiser : lire deux discours en parallèle, en même temps ! L’écriture textuelle (roman, poésie, nouvelle, théâtre, n’importe quelle forme littéraire !) ne peut réaliser le prodige de l’écriture musicale : faire coïncider par le jeu subtil du contrepoint plusieurs discours en même temps.
Alors les quinze dernières pages de ce roman deviennent pour le lecteur un sacré dilemme : par laquelle des deux jeunes filles commencer ? L’Israélienne ? cela semble logique puisqu’elle commence sur la page de gauche (donc le sens de la lecture), mais ce choix n’est-il pas alors porteur d’une idéologie où l’on préfèrerait Israël ? et si l’on commence par la Palestinienne, la page de droite, ne faisons-nous pas preuve aussi de parti-pris ?
Insoluble, et c’est dommage, car le destin à la rencontre duquel vont ces deux jeunes filles est l’essence même de la tragédie à laquelle elles ne peuvent échapper comme, hélas, les deux peuples qu’elles représentent.
Mais avec toutes ses qualités, malgré les défauts soulignés, ce roman est-il vraiment goncourable ? Certes, on a vu des sélections dans les années passées beaucoup moins judicieuses. De là à dire pourtant qu’il emportera le prix Goncourt, il y un pas que je ne franchirai pas, car ce roman ne m’a pas autant enthousiasmé que les deux précédents déjà mentionnés sur eontos.
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Rédigé par : ucbtgznt | 09 mai 2013 à 11:45