J'ai eu envie hier de m'attaquer à Manuel Valls, tant j'étais stupéfait de constater à quel point un homme qui se réclamait de la gauche était capable de faire une politique de droite. Mais je me suis senti fatigué, désabusé et tellement impuissant que j'ai déclaré forfait et que j'ai cédé à ce « à quoi bon » prélude à tant de défaites ! Encore que … même si je ne peux prétendre à un quelconque rôle actif dans la vie de mon pays, il ne faut jamais désespérer des forces vives d'un pays, et à les composer ce ne sont certes pas les spéculateurs ou les « honorables » citoyens qui alimentent d'anonymes (pas tant que ça!) paradis fiscaux, sans en donner le moindre sou à l'Etat. Qui sait ?
Il est vrai qu'en matière de victoire, Rennes avait été capable d'aller la chercher, puisqu'elle a battu Angers avec panache (si j'en crois les commentateurs experts – et vous aurez noté comme moi, qu'à chaque fois qu'il est question de sports et qu'on demande son avis à un consultant, il est toujours annoncé comme une espèce de messie dont on ne peut que boire les paroles ! - c'est d'un comique … mais je ne m'avancerais pas plus loin, de crainte que mon webmaster ne me censure !). Là-aussi je me suis senti fatigué, désabusé presque de voir que le circenses a toujours autant les faveurs du peuple. Mais après tout, il y a du bon dans tout cela, ne serait-ce qu'au niveau de notre porte-feuille ; une équipe de foot qui gagne coûte paradoxalement moins aux contribuables que celle qui perd : les finances locales ne sont pas contraintes de prendre sur leur budget pour renflouer une équipe en déconfiture et lui donner les moyens financiers de renouer avec la victoire ! Encore que … les mauvaises langues rennaises qui ont suffisamment de bouteille pour être la mémoire de cette ville, soutiennent que lorsque l'équipe de foot de Rennes descend en seconde division, la ville ouvre grand son portefeuille pour l'aider à remonter la pente, mais lorsqu'elle repasse en première division, la même ville ouvre le même portefeuille pour l'aider à assurer son maintien dans cette division.
Allez comprendre quelque chose aux lois du sport !
Et toujours à la recherhe du mot qui me permettrait de passer en douceur mes humeurs !
Et ce n'est pas encore une fois l'actualité internationale qui allait me le procurer. Quelle drôle de situation que celle dans laquelle se trouve l'Ukraine ! Elle n'est pas peu paradoxale : comment aller reprocher aux Ukrainiens de l'Est de vouloir se détacher du pouvoir central de Kiev, alors que celui-ci est directement issu d'une contestation radicale du précédent régime. Et évidemment Poutine, le très grand et très puissant frère slave a vraiment le beau rôle dans le soutien qu'il peut apporter à ces populations de l'Est, même s'il les manipule quelque peu. Soyons cyniques, ce baril de poudre ne sautera pas, car les oligarques russes comme les capitalistes occidentaux ont trop d'intérêts économiques, ne serait-ce que par la vente et l'achat du gaz russe. Et qu'importe que quelques très anonymes et insignifiants ukrainiens meurent si certaines actions boursières ne sont pas menacées. Et évitons de verser de très chiches larmes de crocodille.
La mer, celle dont je ne peux me passer, pourrait elle adoucir la violence de l'actualité ? Hélas, elle sait, elle-aussi, se montrer cruelle ; le drame de ce ferry en Corée du Sud est là pour nous le rappeler.
Alors pourquoi chercher si loin ?
Un coup d'oeil par ma fenêtre, un ciel lumineux comme la Bretagne sait en produire ; et proche un lillas ? N'est-ce pas là le mot douceur que je recherchais ? Il y a tout dans cet arbuste. D'abord sa couleur, ce violet dont la densité est aussi voluptueuse qu'un accord de sol mineur (je crois me souvenir que c'est un certain Olivier Messiaen qui a associé cette couleur et cette tonalité !). Elle tranche sur le vert du feuillage et pourtant elle réussit à se fondre en lui, ne dirait-on pas un coulis de framboise sur un nid de pistache, le tout dans une délicieuse fragmentation mosaïcale ? Et ne sommes-nous pas par un jeu imaginaire si proches de l'univers impressionnisme ?
À moins que l'on y retrouve cette délicate douceur, celle des peintures de la Maison de Livie, femme de l'empereur Auguste … oui, c'est vraiment cela.
L'on ne goûte que mieux alors ce parfum subtil qui se dégage de ces fleurs ; nous sommes dans le divin, on s'approche du nectar des dieux antiques …
Qu'on est loin alors des perturbations de l'actualité !
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