Tout obnubilés que nous sommes par notre propre nombril (les inepties d'un Nicolas Sarkozy, et l'incompétence outrageante d'un François Hollande, prenant le pas sur toute autre considération), nous laissons passer des nouvelles autrement plus importantes et surtout inquiétantes.
A commencer par cette invraisemblable nouvelle en provenance de la Colombie : alors que le président Juan Manuel Santos et les dirigeants du FARC signent enfin un accord de paix, mettant fin à près de 52 ans de guerre, un referendum organisé par le gouvernement pour contresigner cet accord indique qu'une majorité du peuple colombien désavoue cet accord et souhaite continuer la guerre avec le FARC ! Attendez, on croit rêver ! Y-a-t-il aspiration plus forte chez un individu que celle de pouvoir vivre en paix ? Et que voyons-nous ? Alors que les sondages donnaient une large victoire au camp du oui (approuvant donc cet accord de paix !) Le non l'a emporté : comment un peuple peut-il refuser une telle paix, oubliant d'un seul coup que ce conflit a provoqué quelques 260.000 morts, 45.000 disparus sans parler bien sûr des quelques 6,9 millions de personnes déplacées !
La paix précisément : parlons-en ! N'est-ce pas ce que souhaiterait le plus ardemment la population d'Alep en Syrie ? Mais là c'est l'inverse qui se passe, le boucher (y-a-t-il un autre mot pour le définir ?) Bachar El-Assad préfère massacrer une grande partie de son peuple plutôt que de laisser la main et permettre enfin à son pays de connaître la démocratie ! Il est vrai que son compère, l'un des grands assassins que connaît la Russie, un certain Vladimir Poutine, est là pour lui donner un sérieux coup de main. Pour lequel Poutine, toute personne qui ose s'opposer à sa toute puissance est un bandit, un terroriste qui ne mérite que d'être éliminé (n'a-t-il pas fait ses preuves en Tchétchénie?)… et cela tombe très bien,
car un autre allié de Poutine va profiter de la situation pour mater lui-aussi tout ce qui ne s'agenouille pas pieusement devant, il s'agit du « président » Erdogan ! S'il intervient en Syrie, ce n'est pas pour combattre les islamistes de Daech, -cela serait la version officielle!- mais bien les soldats kurdes – et cela c'est la version qui se vérifie chaque jour sur le terrrain!-, qui sont engagés et avec succès dans la reconquête du territoire irakien et syrien aux mains de Daech !
On pourrait croire que les dirigeants occidentaux s'alarmeraient et tenteraient l'impossible pour que cessent toutes ces atrocités : les témoignages sur ces deux conflits – qui n'en font qu'un !- sont effroyables et auraient dû susciter chez nos responsables politiques une réaction à la hauteur ! Il faut dire à leur décharge, qu'ils ne sont que notre propre reflet : combien de citoyens Français accepteraient de soutenir une diplomatie forte contre Achar El-Assad, Poutine ou Erdogan, quand on voit les réactions d'hostilité qui secouent nos campagnes dès qu'il s'agit d'accueillir décemment quelques migrants ? Quelques coups de geules et quelques hypocrites menaces de représailles, et basta !
Hélas, il paraît que nous avons besoin de la Turquie pour endiguer le flot de migrants qui continuent de vouloir franchir, coûte que coûte la Méditerranée, et se réfugier tant en Grèce qu'en Italie.
Il faut dire que la diplomatie est actuellement bien plus proche de celle que l'Europe a connue dans les années 30, où un certain Chamberlain, et derrière lui l'Angleterre et la France en particulier ont baissé culotte devant Hitler !
Hitler, précisément !
Vous connaissez un individu qui se nomme Rodrigo Roa Duterte ? Il paraît que c'est le président des Philippines, mais n'a-t-il pas très récemment fait l'éloge du dictateur nazi, et se réclamant de lui pour éliminer les quelques trois millions de drogués et autres fils de putes qui osent encore vivre aux Philippines …
Du reste à l'instar du trop tristement célèbre Hitler, s'attaquer aux drogués ne serait-ce pas aussi la porte ouverte pour éliminer tous les opposants : on s'en prend d'abord aux marginaux, puis ensuite à ceux qui sont minoritaires, les juifs ou les roms, et après à ceux qui ... Ne s'est-il pas vanté, ce « prtésident », d'en avoir tué de sa propre main lorsqu'il était gouverneur de l'un des Etats composant les Philippines ? Fils de pute, le mot n'est pas trop fort pour lui, car c'est ainsi qu'il a qualifié le président Obama ! Une question alors qui m'effare au plus haut point : comment un pays a-t-il pu se doter d'un tel être comme président ?
Faut-il donc que les peuples soient particulièrement sensibles au lavage de cerveau, pour ne plus être capables de réfléchir un tant soit peu à partir des déclaration et des actes de ceux qui prétendent les gouverner ? Et le dernier exemple en date, tout proche de nous, interpelle aussi : le peuple hongrois qui à 98% dans un referendum refuse aux migrants de rentrer en Hongrie … ouf ! Heureusement il n'y a eu que 38% des citoyens hongrois à aller voter, mais c'est quand même 38% d'électeurs qui ont refusé toute humanité à d'autres humains !
Alors oui, il faut bien réfléchir sur tous ces faits, les remettre en ordre, voir en quoi ils sont choquants. Deux phrases me viennent tout à coup à l'esprit, celle d'André Malraux : « Le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas ! » et la deuxième phrase, celle qu'a prononcée très récemment Emmanuel Macron : « Dans sa conscience profonde, je pense qu'un catholique pratiquant peut considérer que les lois de la religion dépassent les lois de la République. »
Que signifient donc ces deux phrases, si ce n'est que, sans transformer tout en religion, l'approche de toute forme de pouvoir (politique, c'est évident, économique, cela l'est aussi, mais l'information, sans oublier celui culturel ) ne peut se faire que d'une manière religieuse : dans tous les domaines, c'est donc le règne des prophètes, ceux qui sont habiles pour se hisser tranquillement aux plus hauts sommets, et le citoyen gobe leurs paroles, et ne peut que les applaudir, quitte à ce qu'il se renie lui-même, mais de cela il ne peut avoir conscience, puisque ce serait contraire aux règles édictées par le prophète. Ce processus, George Orwell l'avait parfaitement annoncé dans son roman 1984 (à lire et relire sans modération). Mais ce qui inquiète le plus dans ce processus de religiosité de toute chose, c'est bien ce que dit Macron, c'est qu'alors les lois de la République n'auront plus à partir d'un certain moment de raisons d'êtres … Quand on considère l'histoire de l'humanité, on se rend compte alors à quelle régression nous allons arriver : ce que la Renaissance nous avait permis d'obtenir la primauté du laïc, du civil est subitement remis totalement en cause au profit d'un comportement qui ne serait dicté que par l'irrationnel, et par une obéissance aveugle à tous les despotes déguisés sous les habits de prophètes !
Pessimiste suis-je ?
Non, car il y en as qui, pendant ce temps, se frottent les armes et rassurons-nous, le marché des armes continue de prospérer, et la France en profite largement à la grande satisfaction de dirigeants dits socialistes … quand on pense qu'il y a un siècle, le socialisme était aussi synonyme de paix et de pacifisme : et par pitié, ne nous réfugions pas dans l'hypocrite adage latin « si vis pacem para bellum (si tu veux la paix, prépare la guerre !) !
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