EONTOS

François Fillon ... contredit par les chiffres ?

Décidément ma marotte de chiffres (alors que je suis tout sauf un scientifique ou mathématicien !) est encore une fois confrontée aux faits politiques !

A commencer par celui étonnant de la primaire de la droite et du centre : jamais, oh grand jamais, je n'aurais pensé, il y a ne serait-ce qu'un mois, que Fillon serait vainqueur avec un tel écart, 66,5% des voix contre 33,5 à Juppé ! Mais que cache cette situation objective, car nous sommes bien d'accord il n'y a rien de plus objectif qu'un chiffre ? Une constatation qui me stupéfie : la droitisation de la société française était un fait qui apparaissait clairement au fur et à mesure des consultations populaires, même si avec un fort taux d'absentéisme. On pouvait cependant considérer qu'avec toutes les nuances qu'elle offrait, la droite était en train de se chercher et qu'elle pourrait autant virer sur l'extrême droite que sur le centre, et c'était le pari courageux politiquement qu'a osé Juppé ; mais il a été complètement démenti et la droite s'oriente vers une radicalisation (c'est Fillon lui-même qui l'a martelé constamment durant sa campagne et encore hier soir lors de son premier discours de vainqueur) qui ne peut qu'inquiéter.

Si l'on accepte que les un peu plus de quatre millions d'électeurs qui se sont déplacés à chaque tour de cette primaire sont à quelque chose près les mêmes à chacun des tours, on constate alors que cette droitisation ne concerne que 10% du corps électoral (il y a selon l'INSEE à peu près 44,6 millions d'électeurs en France) ; ce n'est peut-être pas grand-chose, mais si l'on rapporte ces quatre millions d'électeurs au taux moyen d'abstentions de dernières élections cela fait autour de 20% du corps électoral qui se manifeste ouvertement à droite.

Ce n'est pas le fait que ces électeurs soient catalogués à droite qui m'inquiète, non il ne s'agit là après tout que d'une dénomination, car amusons-nous avec la langue française, et les facéties qu'elle autorise surtout lorsqu'elles sont contresignées par l'Histoire : si la Droite signifiait les mêmes idéaux que la Gauche, alors ce ne serait pas un défaut rédhibitoire que d'être classé à droite.

Mais voilà, et cela nous ramène au programme même que développe François Fillon, et c'est cela qui m'intrigue : comment autant de Français peuvent-ils y adhérer ? Quel sens cela-a-t-il de parler de justice lorsque ce programme veut augmenter la TVA de 2 points (TVA : impôt foncièrement injuste puisqu'il taxe de la même façon les ménages indépendamment de leurs revenus : 2 points de TVA sur un bifteck ou une boite de petits pois cela n'a pas du tout le même impact selon qu'on a un salaire de 5000€ ou de 1200€ mensuels ? De la même façon préconiser une limitation, de plus en plus grande de médicaments remboursés, et donc d'inciter les gens à prendre des complémentaires de santé pour palier les déficiences de la SS, cela revient à favoriser ceux qui ont des salaires élevés au détriment de ceux qui sont au SMIC ; où est le droit à la santé pour tous dans tout cela ?

Que dire alors de cette volonté de vouloir faire travailler les fonctionnaires 39h pour les payer 35h. Cette mesure facile sur le papier et pour complaire à tous ceux qui critiquent ces « fainéants » de fonctionnaires, porte en soi l'essence même de l'injustice : il n' y a que les dames patronnesses pour accepter de travailler gratuitement ! François Fillon qui revendique sa position de catholique (pourquoi pas, je revendique bien la mienne d'athée et de mécréant) a-t-il oublié les saintes écritures et en particulier l'Evangile selon St Luc : « l'ouvrier mérite son salaire » (St Luc 10/7) ?

Car il y a dans cette mesure quelque chose de paradoxale : les personnels de santé, par exemple, sont surchargés ; pas un jour où l'on est alerté, dans la presse et différents médias, des carences en personnel des services hospitaliers, et on voudrait les faire travailler encore plus, alors que déjà, on les surcharge d'heures supplémentaires qu'on va leur payer en monnaie de singe -un très hypothétique départ anticipé en retraite en fonction du nombre d'Heures supplémentaires effectuées !-

Justification : il faut réduire de 500000 fonctionnaires l'appareil d'Etat : bravo ! Mathématiquement François Fillon peut y arriver, avec cette augmentation de 35h à 39h, mais au détriment du fonctionnement de tout ce que l'électorat de droite (pas seulement celui du gauche aussi) réclame : plus de sécurité, une meilleure justice (les tribunaux sont tellement engorgés que nombre de petits contentieux mettent plus de deux ans avant de passer en jugement !), une meilleure santé, etc.. etc... bref, tout ce qui facilite le quotidien du simple citoyen ! Détruire 500000 emplois, car c'est bien de cela qu'il s'agit, c'est aussi priver 500000 personnes d'emploi … alors même qu'il prétend lutter contre le chômage … à moins que son programme économique élaboré par une tête pensante du MEDEF (Viviane Chaine-Ribeyro 1) laisse entrevoir certains miroirs aux alouettes comme, celui que Gattaz avait utilisé avec son fameux million d'emplois créés, moyennant quoi le gouvernement de gauche avait satisfait aux demandes du MEDEF … mais on recherche toujours dans les statistiques la trace de ce million d'emplois créés !

Les chiffres fatiguent à la longue, car on pourrait les employer de la même façon pour les autres mesures économiques préconisées par François Fillon à commencer par l'âge de la retraite !

Arrêtons-nous là mais pour finir sur un chiffre quand même optimiste : il y en a qui se frottent les mains, ce sont les dirigeants de la Banque Postale ; ce sont eux qui ont été choisis pour récolter et « administrer » les 2€ que chaque électeur à ces primaires devaient verser comme obole … moyennant la banque postale prélevait une petite dîme de 8% (excusez du peu !) pour frais de gestion : plus de 8 millions et demi d'électeurs, soit la modique somme de 17 millions, à 8% cela vous fait quelque chose comme 1360000€, une bagatelle en quelque sorte, qui nous l'espérons bien fort profitera réellement à tous … les usagers de cette banque. (2)

 

1- Je n'ai pas tiré ce nom d'un quelconque chapeau de magicien, je ne fais que reprendre certains articles du Canard Enchaîné, dont la lecture va être, plus encore que par le passé, indispensable pour se forger une opinion saine et citoyenne.

2- Pour ne pas alourdir mon propos d'autant que je n'avais pas de chiffres à proposer, je n'ai volontairement pas parlé de la position internationale que François Fillon veut donner à la France ; pourtant il faudra bien s'interroger sur ce nouveau rapport qu'il veut avoir avec l'un des dirigeants les plus antidémocratiques qui soient, Poutine.

 

Feux d'artifice et … illusion !

 

L'autre soir, le 14 juillet, j'étais sur la plage du Sillon de St-Malo ; une vue imprenable pour un feu d'artifice dont on m'avait tant vanté la qualité !

Un minuscule numéro au milieu de milliers de malouins et touristes … un instant m'a effleuré l'esprit qu'un barbare, indigne de porter le nom d'humain, pourrait s'il le voulait faire un carnage : et qui pourrait l'en empêcher, à moins de mettre des contrôles policiers à chaque débouché de rue sur cette grande digue qu'est le sillon !

Pouvais-je deviner que ce que j'avais durant quelques secondes pensé pour St-Malo se révélerait dans tout son horrible tragique à Nice ?

Depuis on a écrit des tas de commentaires sur ce carnage … et pourtant comme il serait sain de prendre un peu de recul !

Et d'abord sur tous ces témoignages recueillis par les journalistes ! Laissons de côté ceux des proches des victimes (famille ou amis), comment ne pas comprendre leur bouleversement, leur infinie douleur ! Qu'elle soit honnie cette indécente complaisance qui s'attarde sur leur chagrin leurs pleurs : l'image, au nom du sensationnel, du reportage à tout crin, en prend vraiment à son aise avec l'intimité des gens !

Laissons de côté aussi les témoignages de ceux qui ont vécu ces moments d'horreur et qui ont pu échapper à la tuerie démentielle de cet innommable individu !

Les témoignages de ces deux premières catégories de citoyens ne devraient que concerner la justice ou les policiers, mais surtout ne pas être utilisés, comme c'est dans le cas, devenu hélas habituel, lors de tragédies que nous connaissons, pour faire pleurer et réagir de façon seulement épidermique le brave citoyen qui regarde sa télévision : car c'est alors priver ledit brave citoyen de cette distance absolument nécessaire pour le faire réfléchir et forger un peu plus sa conscience politique de citoyen à part entière.

Car, et c'est un comble de sentimentalité que savent habilement manier les médias : prenez n'importe quel citoyen, et face à une situation aussi horrible, il va, à coup sûr, perdre toute sa faculté de réflexion et ne réagir qu'affectivement ; et quand j'écris affectivement, c'est encore peu, car il va s'assimiler aux personnes tuées et frappées dans leur chaire par l'attentat. Et ce qu'il avouera devant les caméras de télévision aura pour fondement, avoué ou non  « ç'aurait pu être moi », ou encore « ç'aurait pu être un de mes enfants ». Autrement dit, sa compassion ne s'exerce pas pour les victimes en tant que telles, mais seulement parce qu'il aurait pu être une des victimes.

Ce procédé d'assimilation est bien connu de tous ceux qui font du théâtre et des auteurs tragiques ou comiques … et pas seulement, de l'ensemble des artistes ! Qu'est-ce qui fait le succès d'un film, d'une chanson, si ce n'est que le spectateur peut s'assimiler à leur contenu et surtout à la façon dont il est présenté !

Mais ce qui m'interroge le plus dans cette assimilation que mettent en lumière nos médias, c'est qu'à partir du moment où le citoyen lambda pense qu'il aurait pu être victime lui-aussi, et qu'il se met à pleurer sur ce à quoi il a échappé, alors il perd toute faculté de raisonnement ! Et toutes les pensées populistes resurgissent avec une force qui ne peut qu'inquiéter.

Poursuivons le raisonnement : vous vous assimilez à une victime, vous ne vous interrogez plus alors à ce terrible enchaînement de circonstances qui a abouti à la tragédie, mais vous mettez en avant la notion de sécurité, et comme, en ce domaines, comme dans de nombreux autres, vous n'en possédez aucune maîtrise, alors, vous trouvez le responsable idéal : l'Etat !

D'irresponsables politiques vont alors vous marteler que l'Etat ne fait pas ce qu'il devrait faire (oubliant entre autres, pour certains, que lorsqu'ils étaient en charge de la gestion de l'Etat, ils ont été les premiers à diminuer et de façon significative les effectifs de police ! ). Ils sont soit malhonnêtes soit complètement incultes : n'importe qui qui a étudié aussi bien Clausevitz que les écrits du colonel Giap ou encore les théories d'un certain Mao, sait pertinemment que contre la guérilla urbaine, - et le terrorisme que nous connaissons actuellement, en est la forme sans doute la plus exacerbée et perfide -, aucune force conventionnelle – police ou armée – ne peut lutter de façon efficace.

Je ne prétends nullement détenir la Vérité, mais je sais avec la plus grande certitude que la lutte contre le terrorisme, que la prévoyance contre lui ne passent pas par une augmentation des forces de police, ou des forces armées (l'affirmer c'est mentir de façon éhontée !). Il faut donc trouver d'autres moyens beaucoup plus efficaces, pour repérer et donc neutraliser les futurs terroristes : on ne va pas me faire croire que nos crânes d'oeufs dont les études ont tant coûté à la Nation, ne sont pas capables de réfléchir de façon innovante sur ce problème … S'interroger par exemple sur les raisons profondes qui poussent dans les bras de l'islamisme intégriste, serait déjà une amorce de solution ; s'interroger aussi sur les raisons qui font que nombre d'individus trouvent dans le fondamentalisme religieux musulman une échappatoire au monde de la délinquance qu'ils fréquentaient, permettrait aussi de trouver d'autres solutions ; s'interroger aussi sur le rejet « amoureux » ou affectif de l'autre, et donc se couper de toute acte social et de toute société, donnerait d'autres lignes d'explication.

Il est temps d'avoir une autre attitude que celle de l'autruche : on se masque complètement la réalité si on se contente de sempiternelles litanies sur la sécurité et les forces de police nécessaires ; et c'est rajouter à l'impuissance de l' Etat notre propre impuissance.

J'ai entendu beaucoup de « Marseillaise » dans cette période (moi-même je l'ai chantée), et bien souvent de façon à faire souffrir nos pauvres oreilles : mais derrière ce recours à l'hymne national, derrière cette incantation, ce vain panurgisme, si on mettait un peu plus de sens à ce mot « marchons », repris des millions de fois : il est temps d'avoir une attitude bien plus citoyenne que celle de se décharger sur l'Etat de notre propre incapacité.

 

 

Toulouse, Montauban : des drames aux multiples facettes !

Réflexe d’une société qui a peur ? Je m’interroge sur cet élan impressionnant de solidarité ou tout au moins de compassion qui a saisi le pays face à la tragédie qui est en train de secouer Toulouse après Montauban.

Il faut bien dire que les déclarations des plus hauts responsables politiques, à commencer par celles du président de la République n’incitent guère à rassurer. Quel sens cela a-t-il de dire à de jeunes enfants qu’ils auraient pu être à la place de ces autres enfants qui ont été tués ? Ces propos me font froid dans le dos par ce qu’ils sous-tendent : méfiez-vous des autres, de tous les autres, et faites-nous confiance pour arrêter l’assassin.

Quelle navrante et terrifiante façon de botter en touche !

Ce qui importe pour rendre impossible tout exemple de ce type, c’est de réussir à savoir comment un individu peut arriver à de tels comportements ?

Et là notre responsabilité collective est immense ! Toutes les pistes seront envisagées et explorées à fond, nous a-t-on assuré. Avec les militaires exécutés, on a émis alors l’hypothèse d’un attentat terroriste contre des militaires qui avaient été engagés en Afghanistan : pourquoi pas ? Quelle implacable logique, en effet, que des militaires qui, en Afghanistan, ont tué y compris des civils, et même comme victimes collatérales des enfants, le soient par vengeance de la part de militants talibans ou autres fanatiques religieux… Et comment avons-nous pu, un instant,  croire un président qui lors d’une précédente campagne présidentielle avait affirmé qu’il n’enverrait pas de troupes en Afghanistan et qui a fait exactement le contraire quelques mois après ?  et ne sommes-nous pas un peu responsables de n’avoir pas réagi en masse pour nous opposer à ce qui était un des premiers mensonges et l’une des premières trahisons du président sortant ? Le faire aurait été un acte résistant comparable – on commence à le rappeler enfin ! – à ces actes courageux de militaires et autres civils Français qui durant la guerre d’Algérie ont pris fait et cause pour le FLN et le peuple algérien. Et qui sait, le faire aurait pu empêcher à ce qu’un fanatique ne vienne commettre ces assassinats éhontés.

Dire tout cela, c’est aussi rappeler aux politiques que leur honneur autant que leur responsabilité c’est bien de ne pas mentir, et qu’il est infâmant autant pour eux que pour ceux à qui ils s’adressent, de ne pas avoir le courage de reconnaître qu’ils se sont lourdement trompés en mentant.

Mais abandonnons cette piste, et quelle que soient les autres hypothèses que nous puissions évoquer, nous nous heurtons toujours et encore à ce questionnement : comment un individu peut-il en arriver à de telles extrémités ? Une haine raciste ? Une vengeance sociale  ? Les actes sont alors tellement disproportionnés qu’on a du mal à l’envisager : il est vrai qu’un être qui, pour raison de chômage, perd  travail, logement et pour parachever le tout famille, femme et enfants, peut être complètement déboussolé, et en vouloir (et comme il aura raison !) tellement aux politiciens qui lui auront menti en lui assurant que, le chômage reculant de façon significative, il ne risquerait rien, ou encore en lui assurant que son pouvoir d’achat serait garanti… mais de là à commettre une telle tuerie il y a un fossé impossible à franchir.

Plus je réfléchis à ces images du président de la République s’adressant à des enfants, plus je me dis qu’il n’aurait pas dû y aller ; c’était sans nul doute renoncer à ce bénéfice mesquin que sa popularité aurait pu en tirer ; mais il n’était pas à sa place, et même pas symboliquement puis qu’il n’avait rien de sérieux, de politiquement responsable à dire.

Il fallait mieux laisser la place aux enseignants ; et j’ai de beaucoup préféré ce professeur qui, parlant de perte de raison, a pu et nécessairement dû amorcer une discussion où toutes les raisons possibles ont pu être évoquées, où l’élève a pu prendre conscience à quel point la société pouvait être aussi responsable, tout au moins en partie, des comportements de chacun, y compris des plus meurtriers, en situant toutes les responsabilités à tous les échelons, y compris politiques.

Je redoute que les propos hautement de propagande du président de la République non seulement ne facilitent pas ce travail d’explication en profondeur, mais, pire, créent exactement le contraire et provoquent une espèce de psychose chez nombre de nos concitoyens.

Je ne voudrais pas être à la place des policiers chargés de l’enquête ; ils doivent être pris entre deux inconciliables, satisfaire coûte que coûte les volontés des responsables politiques et réussir à démêler cet inextricable écheveau qui a amené à ces tragédies !

Mais en attendant …

PS On me pardonnera de pas avoir mentionné la douleur des familles, mais je refuse le pathos ambiant ; leur peine est trop grande, sans nul doute, pour qu’elle soit livrée en pâture sur la place publique.

L'énergie nucléaire : la nécessité d'un vrai débat !

Ainsi donc l’Autorité de Sûreté Nucléaire vient donc d’intimer à EDF et à AREVA de procéder à des mesures exceptionnelles pour mettre en sécurité tous les réacteurs en service ou en construction … et il y en aurait pour une bonne dizaine de milliards d’euros.

Qui c’est qui a bonne mine ?

Tous ceux qui, au nom de je ne sais quelle fierté mal placée, veulent continuer le nucléaire parce que c’est en France l’énergie la moins chère et la moins polluante ! Oui, eh bien avec cette somme que l’électricien va être obligé d’engager ce ne sera plus le cas ! Et les Français, pour satisfaire l’orgueil insensé des dirigeants en complet déni de réalité, devront s’habituer à payer leur électricité encore plus chère … une augmentation de plus après toutes celles qui tombent actuellement : du reste avons-nous encore quelqu’un de responsable au gouvernement quoi contrôle l’opportunité de toutes ces hausses (essence, transports, autoroutes … toutes bien au-delà de la très maigre augmentation de salaire – quand elle existe, ce qui n’est absolument pas le cas dans la Fonction publique, par exemple !)

Ne faudrait-il pas alors profiter de ce rapport pour commencer à se désengager et ce de façon définitive du nucléaire : ces dix milliards exigés pour que les centrales continuent de fonctionner, ne seraient-il pas mieux utilisés pour le développement des énergies douces et durables … chose que très curieusement les Grenelle de l’environnement (merci M. Borloo !) avaient totalement négligée !

10 milliards cela fait combien d’éoliennes ? ou combien de centrales solaires ?

Et qu’on ne nous parle pas d’emplois !

Plutôt que d’utiliser des personnels pour la production d’une énergie dont la rentabilité devient de plus en plus douteuse, et dont la sécurité est de plus en plus budgétivore sans que pour autant elle ne soit réellement assurée (merci à Greenpeace de l’avoir démontré récemment de façon si éclatante !), ne ferait-on pas mieux de les reconvertir et de développer ainsi toutes l’industrie liée aux énergies renouvelable.

Mais qui sont donc ces dirigeants qui marchent sur la tête et se moquent complètement de l’avenir du peuple qu’il gouverne par la morgue et pour le seul profit de quelques-uns ?

"Et leurs âmes étaient plus noires que la plus profonde des nuits !"

Il y a parfois de stupéfiantes surprises, l’été, sur Internet …

Quel dommage que les Médias, enchaînées au pouvoir politique, ne relayent pas ces informations, qui, mieux que toute diatribe pamphlétaire, montrent à quel point corruption et mensonge sont les moyens d’action préférés de nos gouvernants !

Mille fois merci à Mediapart et au Monde de nous dévoiler ces dessous de cartes !

 

Mediapart continue sa série de révélations tirées d'une masse de documents relatifs à Ziad Takieddine, intermédiaire franco-libanais de ventes d'armes, proche d'un certain nombre de personnalités de l'UMP et principal suspect de l'affaire de Karachi (voir notre infographie : comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes).

Le site a mis en cause nommément, jeudi 28 juillet, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, et le chef de l'Etat. Documents à l'appui, Mediapart relate comment la Place Beauvau a aidé, de 2005 à 2007, Ziad Takieddine à obtenir des contrats en Libye. Le maître d'œuvre de ce rapprochement franco-libyen, qui est également intervenu pour la libération des infirmières bulgares à l'été 2007, n'est autre que l'actuel ministre de l'intérieur, Claude Guéant, affirme Mediapart.

TAKIEDDINE, ARTISAN DU RAPPROCHEMENT ENTRE SARKOZY ET LA LIBYE

Ziad Takieddine est soupçonné d'avoir été l'un des intermédiaires des contrats Agosta de vente de sous-marins au Pakistan en 1994. Les commissions qu'il a touchées en marge de ces contrats et qu'il a reversées à des intermédiaires pakistanais pour faciliter la vente auraient pu donner lieu, selon les soupçons des juges, à des rétrocommissions illégales, qui auraient servi à financer la campagne d'Edouard Balladur en 1995, campagne dont Nicolas Sarkozy était l'un des principaux artisans.

C'est l'arrêt du versement des commissions par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, quelques années plus tard, qui aurait abouti à l'attentat qui a tué quatorze personnes dont onze Français, le 8 mai 2002 à Karachi.

Selon les nouveaux documents que publie Mediapart, Ziad Takieddine a entretenu des relations avec certains proches de l'actuel chef de l'Etat, notamment au travers d'une tentative avortée de vendre un système de surveillance aux frontières à l'Arabie saoudite en 2003. Jacques Chirac a fait stopper au dernier moment ce contrat mené sous l'égide de M. Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, lui-même ministre de l'intérieur.

En 2005, au retour de Nicolas Sarkozy Place Beauvau, la Libye, qui cherche à rompre son isolement international, prend contact avec lui pour "établir une coopération sérieuse dans tous les domaines de la sécurité". Le ministre de l'intérieur libyen de l'époque souhaite même rencontrer son homologue français.

"L'AUTRE SUJET IMPORTANT..."

Ziad Takieddine sert alors d'intermédiaire et cherche à faire venir des cadres de la compagnie Sagem en Libye pour y discuter d'un projet de vente d'un système de fabrication de passeports et de cartes d'identité biométriques. D'autres projets sont évoqués dans des courriers cités par Mediapart, sur la modernisation d'avions de chasse Mirage et Sukhoi, par exemple, ou la surveillance aux frontières. Deux domaines qui relèvent, en principe, du ministère de la défense et pas de celui de l'intérieur.

Claude Guéant prend alors langue personnellement avec M. Takieddine. Celui-ci envoie, le 6 septembre 2005, une note au directeur de cabinet du ministre de l'intérieur, pour préparer une visite de Nicolas Sarkozy en Libye. Au menu, des discussions sur le terrorisme ou l'immigration, mais aussi des questions de contrats.

M. Takieddine évoque dans ses courriers à M. Guéant une visite préparatoire que ce dernier effectuerait préalablement et "de manière confidentielle". La note du Franco-Libanais à M. Guéant explique que cette discrète visite aura un "autre avantage : plus d'aise pour évoquer l'autre sujet important, de la manière la plus directe..." Ce "sujet important" n'est pas précisé. "Il est indispensable que le volet 'commercial' de la visite ne soit pas mis en avant par les préparatifs officiels", écrit encore M. Takieddine.

COMMISSIONS ILLÉGALES

Un autre courrier, de Nicolas Sarkozy cette fois, et adressé à un proche de Mouammar Kadhafi, confirme le projet de visite officielle précédée de la venue de Claude Guéant à Tripoli. Dans une nouvelle note envoyée en septembre 2005 par M. Takieddine à M. Guéant, l'intermédiaire évoque la volonté du ministère de l'intérieur français de vouloir superviser "la bonne exécution tant des travaux que du contrat".

Dans un autre document, M. Takieddine assure à son correspondant libyen que "Sagem est la société à laquelle le ministre (Nicolas Sarkozy) a l’intention de confier le contrat de surveillance des frontières en entier". Mais le clan Chirac veille, et récupère les contrats de rénovation au profit de Dassault et non de Sagem.

Ziad Takieddine repart à l'assaut en 2006. Il fait cette fois l'intermédiaire entre I2e, groupe spécialisé dans la "guerre électronique", dirigé à l'époque par Philippe Vannier, actuel dirigeant du groupe Bull (aujourd'hui, I2e a été renommée "Amesys" et appartient au groupe Bull). Dans un courrier aux autorités libyennes, M. Vannier évoque, pour vanter sa technologie de contre-mesures d'écoutes électroniques, "le ministre de l'intérieur français", qui "dispose d'une réelle connaissance corroborée par une collaboration avec la société spécialisée dans ce domaine", I2e donc.

Un contrat est signé pour 33 millions d'euros avec la marine libyenne. M. Takieddine percevra en 2007 et en 2008 de la part d'I2e une commission de 4,5 millions via plusieurs sociétés offshore. D'autres contrats de la même société lui permettront de toucher 7 millions supplémentaires. Autant de sommes en principe illégales : la France a proscrit depuis 2000 les commissions sur les ventes d'armes et de matériel assimilé comme les technologies de surveillance.

LES COULISSES DE LA LIBÉRATION DES INFIRMIÈRES BULGARES

Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, en 2007, Ziad Takieddine évoque dans plusieurs notes ses espoirs de nouveaux contrats avec la Libye. "Des coopérations industrielles et technologiques assorties de créations d'emplois doivent être mises en place. Cette politique devra se traduire par la mise en place d'un système nouveau plaçant les contrats qui doivent aboutir sous l'égide du nouveau président", écrit l'intermédiaire le 11 juin 2007.

Le même jour, M. Takieddine écrit dans une autre note que "M. Brice Hortefeux (alors ministre de l'immigration) doit se rendre à Tripoli prochainement. Il pourrait y préparer l'officialisation des commandes pour la France". Dans sa note, M. Takieddine n'évoque ni la ministre de l'intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, ni le ministre de la défense, Hervé Morin. Parmi les sujets que doit évoquer M. Hortefeux, figurent, selon le Franco-Libanais, "les infirmières bulgares : le ministre est chargé de la négociation de l'accord en vue du dénouement de cette affaire", mais aussi la "signature d'accords souhaités par la France".

C'est finalement Claude Guéant qui se rendra en Libye à la place de Brice Hortefeux. Devant la commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la libération des infirmières bulgares en 2007, M. Guéant a assuré : "Il n'y a eu aucune contrepartie, je l'ai déjà dit et je le répète: la France n'a pas déboursé un centime ; la France n'a pas conclu le moindre contrat pendant les discussions sur la libération des infirmières et du médecin ; la France n'a pas échangé leur élargissement contre des perspectives de coopération supplémentaires."

Or, plusieurs pièces montrent que cette affirmation était fausse. Au moment où se négociait la libération des infirmières, M. Guéant échangeait avec ses homologues libyens des promesses de coopération. Dans un courrier du 20 juillet, Claude Guéant promet que la France a l'intention de "renforcer sa coopération bilatérale, dans le domaine du développement technologique, du nucléaire civil, de la défense et de la formation" avec la Libye de M. Kadhafi.

Le Monde.fr

 

Norvège, un drame impensable !

Les faits sont terribles ! Voir ainsi frappée la Norvège est au-delà de l’imaginable.

Quel est le cerveau assez fou pour concevoir froidement et réaliser avec la même implacabilité un double attentat et une tuerie aussi barbare ?

Car de quelle haine contre l’humanité faut-il être habité pour assassiner tant et tant d’innocents ?

Comme si par delà ce geste il y avait la dénégation absolue de ce qu’est la vie, de cette merveilleuse beauté qu’elle suppose !

Et cet homme qu’on dit secret, est–il donc insensible à ce miracle permanent que nous offre notre univers, et qui ne serait rien s’il n’y avait l’esprit humain pour s’en émerveiller ? Du coucher de soleil à ce premier baiser que s’échangent ces adolescents pleins encore de pureté !

Et que pourra-t-il arguer pour justifier son acte barbare ?

Il n’aura même pas « l’excuse » des fanatiques nazis qui prétendaient remodeler le monde et le régenter,

Il n’aura pas non plus « l’excuse » de tous ces intégristes religieux, de l’Inquisition à l’Islamisme, qui revendiquent de donner la mort pour la plus grande gloire d’un dieu qu’ils ont décrété aussi sanguinaire qu’eux !

La haine de la société ? Mais alors, il faut être rendu bien bas pour s’attaquer ainsi à elle : a-t-il donc oublié que sans cette société il ne serait rien et que même sa haine, aussi profonde soit-elle, serait sans le moindre objet ? On ne bâtit pas de société meilleure en massacrant des êtres innocents : l’Histoire est là aussi qui nous l’enseigne !

Quel orgueil peut faire agir celui qui se croit autorisé de supprimer cette vie sans laquelle lui-même ne serait rien !

Le deuil sera dur à mener pour tous ceux qui ont perdu un être cher dans cette tragédie !

Mais quelle leçon aussi pour nos sociétés, et non pas en terme de recherche sécuritaire, car un acte aussi insensé ne peut être prévu ! Non, mais bien en posant cette simple question : par quelle aberration l’organisation de nos sociétés et  l’éducation des citoyens qu’elle suppose, peut engendrer de tels individus ? Et ce n’est pas l’affaire de nos seuls politiques, mais bien de celle de chaque citoyen … et cela passe par une remise en cause fondamentale d’un certain nombre de modes de fonctionnement qui isolent de plus en plus l’individu et le rendent ainsi plus perméable aux idées les plus insensées ; c’est aussi renvoyer au miroir aux alouettes certaines facilités qu’on a trop tendance à considérer comme la panacée universelle à la solitude humaine, cette place prépondérante de l’informatique et d’Internet en faisant aussi partie.

Commencer à mener cette réflexion sera sans nul doute bien plus salutaire que les dispositions seulement sécuritaires dont auront la tentation nombre de gouvernements et gouvernants.

 

   

Dénonciation de la politique sécuritaire française

Christian Charrière-Bournazel : La rage sécuritaire, une dérive française

Qu’un ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris et actuellement président de la commission juridique de la LICRA écrive sur la justice actuellement, il y avait de quoi exciter la curiosité du simple citoyen que je suis.

Et j’avoue que je ne pouvais qu’être stimulé par cette phase qui achève l’avant-propos :

« En définitive, la politique du gouvernement de M. Nicolas Sarkozy pourrait se résumer à un marché de dupes : échanger des gains aléatoires en matière de sécurité au prix d’un recul très certain en matière de justice, de droit et de libertés. Notre devoir est de dénoncer cette incapacité à  servir la devise de notre République dans sa double dimension spirituelle et charnelle. »

Et de citer la quinzaine de lois « essentielles » (car d’autres furent hélas édictées allant dans le même sens) prises depuis l’accession de Nicolas Sazkozy en 2007 à la Présidence de la République jusqu’en août 2010. L’auteur va s’attacher à en démonter trois : celle sur la récidive, en août 2007, celle sur la sécurité intérieure votée en février 2010, et celle sur la réforme de la garde à vue.

Et les conclusions tombent effrayantes, mais en même temps aussi implacables que le couperet de la guillotine.

Rien ne prouve que ces lois sécuritaires aient une quelconque influence et dissuadent les malfaiteurs d’agir ; à cet égard, il est quand même très étrange de constater que malgré toutes ces lois, la criminalité non seulement ne recule pas mais, pire semble s’accroître … et le cercle vicieux continue : à chaque évènement « spectaculaire » la réponse est dans une nouvelle loi jusqu’au moment où malgré elle, une nouvelle affaire tout aussi spectaculaire vient « nécessiter » une nouvelle loi qui …etc… etc…

Et l’auteur de souligner, à juste titre qu’ « une dérive totalitaire nous guette, bien française, comme au temps de la Terreur, une sorte de loi des suspects généralisée qui n’épargnera personne. »

En quelques lignes, dans cette conclusion qui a le mérite d’être aussi lucide que l’avant-propos et surtout d’être parfaitement compréhensible, même par ceux qui, comme moi, ne sont guère familiers du Droit, il remet en place et au centre de notre société ce qui devrait la fonder, et qui est à l’origine de notre devise : la solidarité entre tous, car chacun a besoin de l’autre, et que même si l’autre a fauté, il ne faut jamais désespérer de lui, et de sa « conversion ».

L’ultime phrase sonne comme une condamnation sans appel de la politique dite sécuritaire menée par Sarkozy et les siens :

« L’obsession de la sécurité en temps de paix, si elle est légitime, ne saurait prévaloir sur la liberté, pas plus que le dégoût haineux des autres sur la fraternité et l’espérance. Quand les gouvernants se bandent les yeux, le peuple est dans les ténèbres. C’est aux avocats qu’il appartient de lui restituer la lumière. »

Tout est dit et de manière tellement convaincante qu’après sa lecture, il est impossible de pouvoir rester sarkoziste.